Arthrose du genou

Anatomie

(1)Fémur, (2) Rotule (Patella) (3)Compartiment Femoro Tibial Externe. (4)Compartiment Femoro Tibial Interne (5)Tibia. (6)Peroné.

l'arthrose du genou

Le genou englobe deux articulations distinctes: une articulation condylienne «portante» constituée par le fémur et le tibia divisée en deux compartiments interne (4) et externe (3) et une articulation trochléenne constituée par la rotule (2) et le fémur (1), la rotule étant ce qu’on appelle un os sésamoïde soit un os inclus dans un tendon (ici le tendon du quadriceps). Cette articulation sert de guide à l’appareil extenseur du genou et potentialise la force du muscle quadriceps situé à la face antérieure de la cuisse.


A l’intérieur de l’articulation, les os sont recouverts de cartilage, tissu très lisse et souple qui favorise le glissement des surfaces articulaires l’une sur l’autre et en même temps amortit les impacts. L’appareil ligamentaire du genou stabilise l’articulation et contrôle le mouvement articulaire ; il est composé des ligaments croisés au centre de l’articulation et des ligaments latéraux en périphérie.

Les ménisques sont constitués de fibro-cartilage. Fixés à la capsule mais néanmoins mobiles, leur rôle est stabilisateur, amortisseur et également lubrificateur des surfaces cartilagineuses. Le ménisque interne a un aspect en croissant alors que le ménisque externe, plus épais, a un aspect plutôt en disque.

Signes & symptômes

La douleur est le principal symptôme de l’arthrose. La disparition du cartilage entraîne graduellement un contact os sur os qui est à l’origine des douleurs. Celles-ci peuvent être localisées à un endroit précis du genou ou au contraire toucher toute l’articulation. La survenue des douleurs peut être brutale ou progressive. Souvent matinales, parfois nocturnes, les douleurs sont généralement aggravées par la marche en particulier à la descente et peuvent avoir un caractère météo-dépendant.

D’autres symptômes peuvent être présents sous forme:

  • d’un épanchement,
  • d’une boiterie,
  • de blocages ou
  • de crochages.

En raison des lésions articulaires, une limitation de la mobilité du genou apparaît progressivement.

En présence d’une douleur persistante du genou, un examen médical est nécessaire pour en éclaircir l’origine et établir le pronostic. Dans certains cas la douleur du genou peut être référée à un problème de hanche.

Signes & symptômes


Qu'est-ce que c'est?

L’arthrose correspond à une usure du cartilage qui petit à petit met à nu les surfaces osseuses. Le contact os sur os est responsable des symptômes.

Progressivement l’architecture interne du genou va se modifier avec apparition de becs osseux, crevasses, kystes et irrégularités de surface générant douleurs, crochages ou lâchages du genou et une limitation progressive du périmètre de marche accompagnée d’une limitation graduelle de la mobilité articulaire.

L’arthrose peut co-exister à des lésions ligamentaires ou méniscales, intéresser une partie ou toute l’articulation, être en rapport avec une affection rhumatologique, découler d’une morphologie des membres inférieurs en parenthèse ou en Y qui déséquilibre la répartition du poids, être de nature post-traumatique après fracture ou être liées au surpoids.

 

Facteurs de risques

Certains facteurs tels que le surpoids, les séquelles d’accidents ou d’opérations ou des facteurs héréditaires peuvent prédisposer à l’arthrose. D’autres causes sont bien définies telles que:

La polyarthrite rhumatoïde
Maladie auto-immune qui par une inflammation de l’articulation entraîne une destruction progressive du cartilage. Généralement, plusieurs articulations sont concernées et la maladie évolue par poussées successives.

La nécrose osseuse
Les troubles vasculaires artériels localisés peuvent entraîner l’effondrement d’une partie du tissu osseux ou des déformations kystiques à l’origine d’une incongruence articulaire qui évolue vers l’arthrose.

La dysplasie fémorale trochléenne ou l’hypoplasie du condyle externe

Certaines morphologies osseuses prédisposent à l’arthrose de même que certaines constitutions morphologiques comme par exemple des membres inférieurs en O ou en X.

L’arthrose d’origine post-traumatique
Après fracture des plateaux tibiaux ou des condyles, après lésions ligamentaires en particulier des ligaments croisés ou intervention sur les ménisques.

Depistage & Diagnostic

En cas de douleurs persistantes associées à une limitation graduelle du périmètre de marche ou à une restriction de la mobilité du genou, il convient de procéder à un examen clinique et à un bilan radiologique standard du genou. Cet examen permet généralement de mettre en évidence les lésions arthrosiques visibles sous forme de becs osseux et également sous forme d’un pincement de l’espace articulaire synonyme d’un amincissement ou de la disparition du cartilage. Dans les stades précoces d’arthrose, l’imagerie par résonance magnétique permet de faire un bilan précis des lésions cartilagineuses et aussi de mettre en évidence d’éventuelles lésions sur les ligaments ou les ménisques.

Traitements

Auto traitement

En cas d’arthrose, les douleurs du genou réagissent habituellement bien aux anti-inflammatoires et à l’utilisation de cannes anglaises pour soulager l’appui. L’application locale de glace peut s’avérer bénéfique de même que certains exercices d’étirements visant en particulier à récupérer l’extension complète du genou. Il convient d’adapter les activités de loisirs en évitant des marches prolongées surtout dans les déclivités, d’éviter les sports de contact ou en pivot et s’en tenir à des activités telles que le vélo, l’aquagym ou le nordic walking.

En cas de persistance des douleurs ou si celles-ci sont réfractaires aux traitements instaurés et au ménagement de l’articulation, il convient de consulter pour faire un bilan précis des dégâts.

Traitements médicaux

Les anti-inflammatoires ont généralement un bon effet sur les douleurs surtout à un stade précoce de l’arthrose. Certaines substances comme l’acide hyaluronique peuvent également être utilisées en injection intra-articulaire et apporter un soulagement transitoire qui peut durer plusieurs mois. Un traitement physiothérapeutique ou ostéopathique bien conduit, un régime alimentaire en cas de surpoids ou l’adaptation des activités de loisirs et sportives permettent souvent d’améliorer les symptômes et les performances à la marche.

S’agissant d’une articulation portante, les mesures citées ci-dessus ne suffisent pas dans bien des cas à soulager durablement les douleurs et des mesures chirurgicales doivent alors être envisagées sous forme d’une ostéotomie de réaxation du membre inférieur ou d’une arthroplastie du genou, partielle ou totale.

Ostéotomie de valgisation du tibia
Dans certains cas, les dégâts articulaires sont limités à un des compartiments du genou. Le plus souvent il s’agit d’une arthrose du compartiment interne qui survient chez des patients présentant une morphologie de genoux en parenthèses ou dans un contexte d’opération antérieure sous forme de résection du ménisque interne ou de lésions du ligament croisé antérieur. Cette forme d’arthrose s’observe surtout chez des patients actifs de 50 à 65 ans et le surpoids joue un rôle aggravant. L’ostéotomie de valgisation a pour but de corriger l’axe du membre inférieur afin d’obtenir une meilleure répartition de la charge sur l’ensemble du genou. Cette ostéotomie correctrice du tibia peut être réalisée par soustraction externe ou par addition interne. La correction est planifiée d’après le bilan radiologique et est généralement comprise entre 5 et 15°.

La prothèse totale du genou
L’arthroplastie totale du genou consiste à remplacer les surfaces articulaires par des implants ayant une conformation anatomique aussi proche que possible avec le genou normal et articulés entre eux par le biais d’un espaceur en polyéthylène. Ce resurfaçage articulaire est très efficace sur les douleurs et permet généralement au patient de récupérer une bonne fonction articulaire et de bonnes performances à la marche.

La prothèse partielle dugenou
La prothèse partielle consiste à ne remplacer qu’une partie de l’articulation: l’articulation fémoro-tibiale interne, fémoro-tibiale externe, fémoro-patellaire. Cette opération est indiquée quand un seul des compartiments articulaires est atteint par l’arthrose et que certaines conditions sont présentes : bonne mobilité articulaire, ligaments intacts et absence de surpoids.

Le succès du traitement chirurgical dépend en grande partie de l’indication et il conviendra pour chaque cas d’envisager les différentes possibilités chirurgicales et de choisir la plus appropriée à chacun en disposant de tous les éléments nécessaires: bilan clinique, bilan de marche, bilan radiologique, bilan de l’état général et des autres articulations.

Nos méthodes préférées

Les trois opérations les plus pratiquées en cas d’arthrose du genou sont: l’ostéotomie tibiale de valgisation, la prothèse uni-compartimentaire fémoro-tibiale et la prothèse totale du genou.

Ostéotomie tibiale de valgisation:
Cette intervention consiste à modifier l’axe du tibia pour corriger l’axe mécanique et obtenir ainsi une meilleure répartition de la charge sur l’ensemble du genou. Cette opération est pratiquée généralement sous forme d’une ostéotomie d’ouverture : le tibia est ouvert sur le versant interne et on introduit une cale osseuse prélevée sur la crête tibiale homolatérale à laquelle on donne l’épaisseur voulue sur la base du calcul de la correction souhaitée. Cette ouverture interne est ensuite stabilisée par une plaque. La réhabilitation postopératoire consiste en une récupération graduelle de la mobilité du genou assortie à une mise en charge progressive sur 6 semaines en partant à 20 kg de poids. Après un bilan radiologique à 6 semaines, la mise en charge complète est généralement autorisée et les cannes peuvent être abandonnées une fois que la boiterie a disparu.

Cette intervention consiste à ne remplacer qu’une partie de l’articulation portante sur le versant interne ou externe de la fémoro-tibiale. Pour ce faire, on procède par une courte incision au resurfaçage du condyle interne ou externe et à la mise en place d’un patin métallique tibial cimenté dans l’os. Une pièce en polyéthylène mobile ou fixe est ensuite insérée entre les deux éléments. Les indications à un tel traitement chirurgical sont limitées à une atteinte arthrosique localisée du genou. Le surpoids, les défauts d’axe importants, une lésion ligamentaire du pivot central ou une atteinte concomitante de la hanche contre-indiquent ce type de procédure.

La prothèse totale du genou:
Cette intervention consiste à remplacer l’articulation complète du genou mais certaines prothèses autorisent la conservation de la rotule dans son état naturel. Plusieurs types d’implants existent à plateau fixe ou mobile, à came ou sans came, contraint ou non contraint, cimenté ou non cimenté et l’indication à poser tel ou tel implant est discutée en fonction de différents critères : degré de l’arthrose, lésions ligamentaires associées, lésions articulaires concomitantes du membre inférieur, âge, poids, état général, etc…

Dans la plupart des cas, nous optons pour des prothèses non contraintes, non cimentées et favorisant le non remplacement prothétique de la rotule par une conformation adaptée du fémur et la présence d’un plateau mobile.

 

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