Qu’est-ce qu’une pneumonie ?
La pneumonie est une inflammation des poumons causée par
une infection. Celle-ci est
généralement provoquée par une bactérie, mais elle peut aussi être le fait d’un
virus, d’un champignon ou d’un parasite.
Plusieurs formes de pneumonies peuvent être distinguées : la
pneumonie contractée en ville, la pneumonie associée aux soins, la pneumonie
nosocomiale, la pneumonie frappant les patients fragilisés et la pneumonie
d’inhalation. Ces différentes formes de pneumonies n’ont pas la même sévérité,
les mêmes causes et les mêmes traitements. Ces derniers doivent être adaptés à
chaque situation et reposent principalement sur l’administration
d’antibiotiques. Il existe également un vaccin.
Comment prévenir la pneumonie ? Y a-t-il des personnes à
risque ? Quels sont les causes et les traitements disponibles ? Pharma GDD a
élaboré cette fiche pour répondre à ces questions et faire le point sur cette
maladie.
La
pneumonie : une inflammation pulmonaire
La pneumonie est une inflammation aiguë
touchant les poumons et provoquée par une infection. Elle concerne
approximativement entre 400 000 et 600 000 personnes tous les ans en France.
C’est une maladie qui peut être mortelle : elle est responsable du décès de 16
000 personnes chaque année en France. Elle frappe à tous les âges, mais ce sont
surtout les enfants de moins de 5 ans, les personnes âgées et celles
fragilisées par une maladie qui risquent de subir des complications
potentiellement graves.
La pneumonie survient lorsqu’un agent pathogène déclenche une
infection dans les poumons. Elle représente 1 % de toutes les infections
respiratoires en France.
Les poumons sont en effet exposés en permanence aux éléments
présents dans l’air environnant ainsi qu’aux bactéries situées au niveau de la
gorge. Ils ont des systèmes de défense pour faire face aux potentiels
agresseurs. Mais il peut arriver que ces mécanismes de protection soient
affaiblis ou insuffisants : une infection risque alors de se développer.
La pneumonie peut survenir chez les personnes
aux défenses fragilisées, ou après une exposition à un pathogène très dangereux, ou à
la suite de l’inspiration d’un trop grand nombre de bactéries qui va dépasser
les capacités de défense de l’organisme.
Il peut aussi arriver qu’un pathogène présent dans le sang ou
le thorax déclenche une pneumonie en parvenant jusqu’aux poumons.
Parfois, la pneumonie n’est pas causée par une infection,
mais par l’inhalation
de substances toxiques. Cette forme de pneumonie peut survenir après des
vomissements, quand du contenu de l’estomac se retrouve dans les poumons. Il se
produit alors une inflammation. On parle de pneumonie d’aspiration.
L’inhalation dans les poumons de vaseline ou d’huiles laxatives peut aussi
déclencher une pneumonie.
La première cause de pneumonie est une bactérie nommée Streptococcus
pneumoniae, aussi connue sous le terme de pneumocoque. Elle est
naturellement présente au niveau des muqueuses du pharynx. Dans certaines
situations, elle devient dangereuse et déclenche alors des infections des voies
respiratoires, dont la pneumonie.
Mais ce n’est pas le seul pathogène susceptible
de déclencher une pneumonie. Elle peut avoir pour cause :
- d’autres
bactéries, par exemple Haemophilus influenzae type b,
anciennement le bacille de Pfeiffer, Chlamydophila pneumonia et Legionella
pneumophila,
- des
virus, en particulier le virus respiratoire syncytial,
- des
champignons, présents dans le sol ou les déjections d’oiseaux, et qui se
retrouvent dans les poumons chez les personnes les inhalant,
- des
parasites, plus rarement. Par exemple, Toxocara canis, le
parasite responsable de l’ascaris du chien, peut déclencher une pneumonie
chez l’humain. Ce sont les enfants de moins de 4 ans qui sont le plus
souvent touchés, lorsqu’ils portent leurs mains à leur bouche après avoir
été mis en contact avec des déjections canines.
La contamination est due aux agents pathogènes
présents soit dans les voies respiratoires, soit dans l’environnement sous
forme de gouttelettes expirées par un malade lors de la toux.
Les germes prolifèrent alors dans les alvéoles
pulmonaires, ces « sacs » localisés à la fin des voies respiratoires. C’est là
que se déroulent normalement les échanges de gaz avec le sang.
La prolifération des pathogènes entraîne un
phénomène appelé « consolidation pulmonaire » : les alvéoles se
retrouvent inondées de pus et de liquide, ce qui perturbe l’échange gazeux
et engendre des difficultés respiratoires.
Dans la majorité des cas, seule une partie des
poumons – un lobe sur les 5 qui les constituent – est touchée. On parle donc de
pneumonie lobaire.
Pneumonie : symptômes
Les principaux symptômes de la pneumonie,
indépendamment de son type ou de sa cause, sont l’essoufflement,
une toux - sèche au départ, puis se modifiant ensuite pour
produire du mucus - une douleur dans la poitrine, de la
fièvre allant jusqu’à 41°C, des
frissons et des sueurs.
Il existe des variations selon le type de pathogène ou l’âge
de la personne touchée.
Les enfants souffrant de pneumonie sont susceptibles de
respirer rapidement, d’être affaiblis et d’avoir des difficultés à s’hydrater
et à s’alimenter et de vomir.
Lorsque la pneumonie empire, le pouls de la personne atteinte
augmente et des troubles de la conscience peuvent survenir. Sa respiration
s’accélère. Chez certains patients, la température du corps baisse en dessous
de 35°C.
Ce qui explique la dangerosité de la pneumonie, c’est le fait
qu’elle peut aggraver l’état de personnes déjà fragilisées, par exemple celles
souffrant de maladie respiratoire chronique ou de diabète. Elle peut également
conduire à une septicémie, un abcès pulmonaire, une pleurésie (épanchement
pleural) ou une détresse respiratoire.
Quand faut-il consulter
un médecin ?
Il faut consulter
rapidement un médecin en cas de fatigue, de toux douloureuse, persistante,
productive, et de fièvre.
Il faut contacter les urgences en cas de
fièvre supérieure à 40°C ou à l’inverse de température trop basse (inférieure à
35°C, de troubles digestifs (nausées, diarrhée ou vomissements), de peau et de
lèvres colorées en bleu, de rythme cardiaque élevé (plus de 120 battements par
minute au repos), de pression artérielle basse, de confusion et de difficulté à
respirer.
Les personnes à risque
face à la pneumonie
Si tout le monde peut être atteint de
pneumonie, certaines personnes sont plus à risque, et doivent faire l’objet
d’une attention particulière et être examinées par un médecin si elles
présentent les symptômes de la pneumonie.
Les populations à risque sont :
- les personnes âgées de
plus de 65 ans,
- les enfants de moins
de 2 ans,
- les personnes
immunodéprimées,
- les personnes suivant
une chimiothérapie.
Les facteurs de risque de la
pneumonie sont le tabagisme actif ou passif, le fait d’avoir un système
immunitaire affaibli, de souffrir de maladie chronique (BPCO, emphysème,
asthme…), de diabète et le fait d’être hospitalisé, surtout sous assistance
respiratoire.
Comment est diagnostiquée
la pneumonie ?
Le médecin va interroger le patient. A l’auscultation du thorax, le
bruit sera mat. Lors de l’examen au stéthoscope, le médecin entendra des râles
crépitants lorsque le patient atteint de pneumonie respire.
Pour confirmer son diagnostic, le médecin demandera une radiographie
du thorax. Celle-ci mettra en évidence la « consolidation pulmonaire
», la présence de liquides ou de pus dans les alvéoles pulmonaires. C’est l’examen-clef
pour diagnostiquer une pneumonie.
Le médecin pourra aussi demander des analyses sanguines et
urinaires pour mettre à jour les signes d’une infection, un angioscanner dans
certains cas, un antibiogramme pour déterminer le pathogène à l’œuvre, une
bronchoscopie pour examiner les bronches directement à l’aide d’une caméra très
fine et une fibroscopie pour effectuer des prélèvements.
Les principales affections avec lesquelles la pneumonie peut
être confondue sont la BPCO (Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive), la
tuberculose, le cancer des bronches ou l’embolie pulmonaire.
Comment
soigner une pneumonie ?
Le traitement diffère en fonction de la
sévérité de la maladie. Selon les cas, le patient sera soit traité à domicile,
soit soigné à l’hôpital.
Le traitement de la
pneumonie
Quand la pneumonie semble sans
gravité, le patient est traité à domicile. Le médecin
prescrit des antibiotiques par voie orale qui lutteront contre l’infection.
Généralement, le traitement fait sentir ses effets en un à trois jours.
Le patient peut prendre du paracétamol pour
la fièvre. Il doit éviter de prendre des antitussifs : la toux est nécessaire
pour évacuer les sécrétions des poumons. Enfin, pour bien lutter contre la
pneumonie, le patient doit se reposer et boire beaucoup de liquide. La position
idéale, y compris pour dormir, en cas de pneumonie est la position semi-assise
ou assise.
Si l’état de santé du patient ne s’améliore pas après 3 à 5
jours, le médecin peut varier les antibiotiques. Dans certains cas, il demandera l’hospitalisation du
patient. Les raisons d’une pneumonie persistante répondant mal au traitement
sont diverses : patient immunodéprimé, âgé ou souffrant d’autres affections,
pathogènes rares ou résistants aux antibiotiques, complications de l’infection…
Quand la pneumonie est grave, le patient est hospitalisé directement,
parfois en soins intensifs. Là, il sera traité par des antibiotiques,
éventuellement en intraveineuse. Il pourra bénéficier de kinésithérapie
respiratoire et d’oxygénation.
La durée du traitement varie selon le pathogène responsable.
Il peut être de plusieurs semaines. La vérification de l’évolution du
traitement se fait par radiographie.
La phagothérapie est une des pistes explorées dans la lutte
contre les bactéries responsables de pneumonies graves. Il s’agit d’utiliser
des bactériophages, des virus qui s’attaquent spécifiquement aux bactéries,
pour éliminer l’infection.
La prévention de la
pneumonie
Le mieux est encore de prévenir la
pneumonie. Il existe plusieurs vaccins efficaces contre les infections par
pneumocoques. La vaccination antipneumococcique est obligatoire depuis le 1er
janvier 2018 pour les nourrissons. Elle est conseillée pour les enfants âgés de
plus de deux ans, les adultes à risque et les personnels de santé. Le vaccin
contre la grippe offre une protection contre les pneumonies en lien avec cette
maladie.
Pour éviter d’être contaminé, il ne faut pas embrasser une
personne malade, se laver soigneusement les mains après chaque contact, ne pas
utiliser les mêmes objets (brosse à dents, couverts, verre…) et bien aérer le
logement quotidiennement.
On peut se tourner vers les solutions hydro-alcooliques pour
une bonne hygiène des mains, disperser un spray assainissant dans l’atmosphère
et également stimuler ses défenses immunitaires pour compléter la prévention.
Les
différentes pneumonies
On peut classer les différentes
pneumonies en grandes catégories, en croisant différents facteurs tels que le
pathogène en cause, la population touchée ou encore le lieu de contamination.
La pneumonie « de ville »
Elle touche les personnes sans contact
avec les institutions médico-sociales (hôpitaux, cliniques, maisons de
retraite…). Le pronostic dépend de la sévérité de la pneumonie. Chez un patient
traité à domicile, il est très bon.
La pneumonie nosocomiale
C’est la pneumonie que le patient
contracte alors qu’il est hospitalisé. Les personnes sous l’assistance d’un
respirateur sont particulièrement à risque, de même que ceux ayant été opéré
récemment au niveau du thorax ou de l’abdomen. Les patients hospitalisés sont
en général fragiles et moins armés face à une infection.
La pneumonie associée aux
soins
Elle concerne les résidents des centres
de long séjour, comme les maisons de retraite, ainsi que les personnes non
hospitalisées, mais ayant été en contact dans un passé récent avec un centre de
soin ou un centre de dialyse.
La pneumonie d’inhalation
Elle survient lorsque du contenu de la
bouche et/ou de l’estomac se retrouve dans les poumons. L’inflammation qui
résulte de l’irritation des poumons les rend plus susceptibles d’être infectés
par une bactérie. Les personnes à risque sont celles qui ont des difficultés de
déglutition, sont âgées, ont des reflux gastro-oesophagiens ou sont sous
l’influence de l’alcool, d’anesthésiques ou de médicaments.
Le traitement peut inclure une aspiration des sécrétions
présentes dans les voies respiratoires.
Plusieurs mesures sont envisageables pour réduire les risques
de survenue de ce type de pneumonies : diminution ou arrêt des médicaments à
effet sédatif par le médecin, surélévation de la tête de lit, adaptation de
l’alimentation…
La pneumonie
interstitielle
Cette forme de pneumonie se développe
majoritairement chez les personnes âgées de plus de 40 ans et dont l’état de
santé est bon. Elle commence par une toux et une fièvre, accompagnées d’une
difficulté à respirer et évolue jusqu’à devenir une insuffisance respiratoire
aiguë.
La pneumonie est une maladie potentiellement grave, surtout
chez les personnes fragilisées ou à risque. Elle est due à une infection des
voies respiratoires, qui entraîne une inflammation des poumons. Le traitement,
dans les cas simples, se fait à domicile, et dans les cas compliqués, à
l’hôpital. Il repose sur l’administration d’antibiotiques. La prévention chez
les sujets à risque et fragilisés est fondamentale, et une vaccination peut
être envisagée.