Le lait maternel : en quoi sa composition est-elle si différente de celle du lait de vache ?
Le lait maternel, l’aliment idéal du nourrisson, est recommandé durant au moins les six premiers mois de vie. Sa composition nutritionnelle, parfaitement adaptée aux besoins du nourrisson, diffère en tous points de celle du lait de vache.
La teneur en
protéines du lait maternel mature est remarquablement faible, entre 0,8 et 1,0
g/100mL, démontrant une excellente absorption et une parfaite adéquation du
profil en acides aminés avec les besoins du nourrisson. Le lait maternel
contient trois fois moins de protéines que le lait de vache.
Les protéines
du lait maternel sont aussi très spécifiques ; les caséines, qui ne
représentent que 40% des protéines du lait maternel (contre 80% dans le lait de
vache) sont différentes : elles forment des micelles plus petites que
celles du lait de vache. Les protéines qui ne précipitent pas avec les
caséines, appelées protéines solubles, représentent 60% des protéines du lait
maternel. Ce pourcentage élevé de protéines solubles et les micelles de caséine
de petite taille expliquent la coagulation plus fine du lait maternel dans
l’estomac du nourrisson, contribuant à sa vidange rapide.
Parmi lesprotéines solubles du lait maternel, certaines ont des rôles fonctionnels
essentiels et que l’on ne retrouve pas dans le lait de vache commercialisé,
comme les immunoglobulines, la lactoferrine, des enzymes, des facteurs de
croissance. A côté des protéines, un ensemble de peptides, acides aminés libres
(dont la taurine), représente 20 à 25 % de l’azote total du lait maternel,
alors qu’il n’en représente que 3 à 5 % dans le lait de vache.
La teneur en
lipides du lait maternel mature est très proche de celle du lait de
vache ; en revanche, leur digestibilité et leur coefficient d’absorption
sont nettement supérieurs (95 % contre 80 % à 3 mois dans le lait de vache).
a meilleure
digestibilité des graisses tient à la présence dans le lait maternel d'une
lipase dépendante des acides biliaires du nouveau-né qui compense, au niveau
duodénal, l'insuffisance des lipases pancréatiques ; s'y ajoute la structure
différente des triglycérides : 70 % de l'acide palmitique (25 % des acides gras
totaux) étant en position 2 sur le glycérol, il est bien absorbé sous forme de
monoglycéride, ce qui n'est pas le cas avec le lait de vache.
Le lait
maternel est riche en cholestérol, alors que le lait de vache en contient 3 à 4
fois moins. Enfin, le lait maternel contient des acides gras polyinsaturés
(AGPI), acides gras essentiels (AGE) des familles Oméga 6 et Oméga 3
(respectivement acide linoléique et acide alpha-linolénique), et aussi des
AGPI-CL à plus longue chaîne, en particulier l’acide arachidonique et l’acide
docosahexaénoïque (DHA). Ces AGPI-CL jouent un rôle majeur dans le
développement cérébral et rétinien.
Le lait
maternel contient environ 7,5g/100mL de glucides, dont 6,3 g de lactose et 1,2
g d’oligosaccharides, alors que le lait de vache ne contient que du lactose.
Les oligosaccharides du lait maternel sont plus de 200 ; non digestibles dans
l’intestin grêle, ils jouent un rôle essentiel dans le développement du
microbiote intestinal et dans la protection vis-à-vis des infections
digestives.
Enfin, la
teneur en minéraux du lait maternel est plus de 3 fois inférieure à celle du
lait de vache, ce qui contribue, en plus de la faible teneur en protéines, à
limiter la charge osmolaire rénale.
Ce qu’il faut
retenir :
Le laitmaternel n’est pas un simple « véhicule » de nutriments. Il s’agit
d’un produit biologique extrêmement complexe, très différent du lait de vache.
Il est parfaitement adapté aux besoins du nourrisson.
Le lait de
vache n’est pas recommandé car il ne couvre pas les besoins nutritionnels du
nourrisson. Il en est de même pour tous les autres laits de mammifères (chèvre,
jument, ânesse) ou jus végétaux (soja, riz, amande, châtaigne), qui ne sont pas
du tout adaptés aux nourrissons.