Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)
Les troubles obsessionnels
compulsifs font partie des pathologies liées à l'anxiété. Les personnes qui en
sont victimes sont confrontées à des pensées préoccupantes qui reviennent sans
cesse (obsessions). Elles sont contraintes, pour les chasser ou les empêcher de
survenir, de se livrer à des rituels particuliers (compulsions). Causes,
symptômes, traitements... Le point sur les TOC.
Comment reconnaître un TOC ?
Les troubles obsessionnels compulsifs connus sous
l'acronyme TOC est une pathologie
neuropsychiatrique définie par le DSM 5
- cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux de l'American Psychiatric Association. Le TOC appartient aux
névroses : une affection caractérisée par des conflits qui perturbent la
vie quotidienne du patient, dont celui-ci a conscience mais ne peut
contrôler.
Le trouble se traduit par des comportements
répétés et irraisonnés dont le sujet admet le caractère
excessif. Ses agissements obsessionnels et/ou compulsifs sont
associés à un sentiment de détresse,
une perte de temps et donc une altération dans la vie quotidienne. On
estime que 2 à 3% des Français sont touchés.
On distingue les obsessions,
les pensées récurrentes sur des thèmes précis, des compulsions,
soit des comportements répétés. Le patient peut être sujets aux deux.
Parmi les TOC les plus fréquents figurent :
·
La crainte permanente des germes ou de
la saleté, qui entraînent comme rituel de se laver les mains des dizaines de
fois par jour, de ne pas pouvoir serrer la main des gens, de nettoyer son
bureau ou son logement en permanence ;
·
Les doutes sur ce qu'on vient de faire (a-t-on
bien fermé la porte à clef avant de partir, par exemple), qui obligent à
vérifier des dizaines de fois des actes simples de la vie quotidienne ;
·
Des pensées de violence, ou d'actes sexuels envers
des proches, pensées auxquelles on craint de céder et qui font mettre en place
des rituels pour ne pas y succomber ;
·
L'obsession de l'ordre, de la symétrie, qui conduit
à effectuer des opérations de rangement incessantes.
Ces rituels ne procurent aucun plaisir
particulier au malade, mais il se sent contraint de s'y livrer.
C'est la seule manière d'obtenir un répit
temporaire de ses obsessions. De même le sujet se rend compte
en général que les obsessions et les rituels pour les combattre n'ont aucun
sens, mais il ne peut les arrêter.
La plupart des personnes sont sujettes de temps en temps à ce genre de symptômes (certaines
superstitions par exemple comme la crainte de passer sous une échelle peuvent
être rapprochés de rituels obsessionnels), mais on parle de TOC lorsque les
troubles retentissent négativement sur ses
activités et handicape sa vie en général.
Les causes possibles des TOC
La maladie commence le plus souvent dès l'enfance et le problème se concrétise à
l'adolescence ou au début de l'âge adulte.
Les causes des troubles obsessionnels
compulsifs ne sont pas déterminées à 100% mais certains
scientifiques penchent sur :
·
Des facteurs familiaux : si les parents avaient
eux aussi des TOC, suite à un traumatise, une séparation (divorce des parents,
deuil...) ;
·
Une origine génétique : plusieurs gènes
pourraient être en cause dont le le gène de la COMT (catéchol-O-méthyl
transférase) ;
·
Un dysfonctionnement neurobiologique notamment
au niveau des neurotransmetteurs sérotonine, dopamine, et
vasopressine ;
·
Un dysfonctionnement régional cérébral (lié
aux neurotransmetteurs listés au-dessus) au niveau du système reliant le
cortex préfrontal, le système limbique et les ganglions de la base ;
Le stress et les facteurs psychologiques accentuent
les troubles.
Côté facteurs de risque, les hommes et les
femmes sont généralement atteints de façon à peu près égale.
Mais les femmes sont davantage touchées par les troubles liées à la propreté ou
par la trichotillomanie.
Vers quoi le TOC peut-il évoluer ?
L'évolution est très variable sans traitement. Dans
certains cas, les symptômes ne sont pas trop importants ou ils diminuent avec
le temps et restent supportables et compatibles avec une vie normale. Dans
d'autres cas, ils évoluent par
poussées entre lesquelles ils restent modérés mais, par
leur intensité et le temps qu'ils font perdre, un retentissement
sérieux sur l'activité professionnelle.
Mais il arrive qu'ils s'aggravent progressivement et
poussent le patient vers un isolement
important. Ces troubles s'accompagnent alors de dépression,
de troubles du comportement alimentaire type anorexie ou boulimie,
d'autres manifestations anxieuses. Dans des cas extrêmes, ils peuvent conduire
ceux qui en sont atteints à fuir dans la consommation
d'alcool ou de drogues.
Trois traitements contre les TOC
Afin de poser le diagnostic, le patient est amené à consulter son médecin généraliste. Après un premier
bilan, ce dernier propose d'aller voir un spécialiste (psychiatre,
pédopsychiatre, psychologue).
Ce dernier, lorsqu'il y a véritablement présence d'un TOC,
peut alors mettre en place avec le malade :
·
Une psychothérapie proposée
sous forme de thérapie comportementale et cognitive (TCC) ;
·
La prise de médicaments,
associée à la thérapie. Le professionnel de santé peut prescrire des
antidépresseurs inhibiteurs de recapture de la sérotonine ou des
antipsychotiques ;
·
Une stimulation cérébrale
profonde, dans les cas les plus sévères. Cette opération neurochirurgicale est
proposée aux patients dont les traitements conventionnels n'ont pas
fonctionné.