• novembre 10, 2020

 Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)

Les troubles obsessionnels compulsifs font partie des pathologies liées à l'anxiété. Les personnes qui en sont victimes sont confrontées à des pensées préoccupantes qui reviennent sans cesse (obsessions). Elles sont contraintes, pour les chasser ou les empêcher de survenir, de se livrer à des rituels particuliers (compulsions). Causes, symptômes, traitements... Le point sur les TOC. 

Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC)


Comment reconnaître un TOC ? 

Les troubles obsessionnels compulsifs connus sous l'acronyme TOC est une pathologie neuropsychiatrique définie par le DSM 5 - cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'American Psychiatric Association. Le TOC appartient aux névroses : une affection caractérisée par des conflits qui perturbent la vie quotidienne du patient, dont celui-ci a conscience mais ne peut contrôler. 



Le trouble se traduit par des comportements répétés et irraisonnés dont le sujet admet le caractère excessif. Ses agissements obsessionnels et/ou compulsifs sont associés à un sentiment de détresse, une perte de temps et donc une altération dans la vie quotidienne. On estime que 2 à 3% des Français sont touchés.

On distingue les obsessions, les pensées récurrentes sur des thèmes précis, des compulsions, soit des comportements répétés. Le patient peut être sujets aux deux. 

Parmi les TOC les plus fréquents figurent :

·         La crainte permanente des germes ou de la saleté, qui entraînent comme rituel de se laver les mains des dizaines de fois par jour, de ne pas pouvoir serrer la main des gens, de nettoyer son bureau ou son logement en permanence ;

·         Les doutes sur ce qu'on vient de faire (a-t-on bien fermé la porte à clef avant de partir, par exemple), qui obligent à vérifier des dizaines de fois des actes simples de la vie quotidienne ;

·         Des pensées de violence, ou d'actes sexuels envers des proches, pensées auxquelles on craint de céder et qui font mettre en place des rituels pour ne pas y succomber ;

·         L'obsession de l'ordre, de la symétrie, qui conduit à effectuer des opérations de rangement incessantes.

Ces rituels ne procurent aucun plaisir particulier au malade, mais il se sent contraint de s'y livrer. C'est la seule manière d'obtenir un répit temporaire de ses obsessions. De même le sujet se rend compte en général que les obsessions et les rituels pour les combattre n'ont aucun sens, mais il ne peut les arrêter.

La plupart des personnes sont sujettes de temps en temps à ce genre de symptômes (certaines superstitions par exemple comme la crainte de passer sous une échelle peuvent être rapprochés de rituels obsessionnels), mais on parle de TOC lorsque les troubles retentissent négativement sur ses activités et handicape sa vie en général.

Les causes possibles des TOC 

La maladie commence le plus souvent dès l'enfance et le problème se concrétise à l'adolescence ou au début de l'âge adulte. 

Les causes des troubles obsessionnels compulsifs ne sont pas déterminées à 100% mais certains scientifiques penchent sur : 

·         Des facteurs familiaux : si les parents avaient eux aussi des TOC, suite à un traumatise, une séparation (divorce des parents, deuil...) ;

·         Une origine génétique : plusieurs gènes pourraient être en cause dont le le gène de la COMT (catéchol-O-méthyl transférase) ; 

·         Un dysfonctionnement neurobiologique notamment au niveau des neurotransmetteurs sérotonine,  dopamine, et vasopressine ; 

·         Un dysfonctionnement régional cérébral (lié aux neurotransmetteurs listés au-dessus) au niveau du système reliant le cortex préfrontal, le système limbique et les ganglions de la base ; 

Le stress et les facteurs psychologiques accentuent les troubles. 

Côté facteurs de risque, les hommes et les femmes sont généralement atteints de façon à peu près égale. Mais les femmes sont davantage touchées par les troubles liées à la propreté ou par la trichotillomanie. 

Vers quoi le TOC peut-il évoluer ?

L'évolution est très variable sans traitement. Dans certains cas, les symptômes ne sont pas trop importants ou ils diminuent avec le temps et restent supportables et compatibles avec une vie normale. Dans d'autres cas, ils évoluent par poussées entre lesquelles ils restent modérés mais, par leur intensité et le temps qu'ils font perdre, un retentissement sérieux sur l'activité professionnelle.

Mais il arrive qu'ils s'aggravent progressivement et poussent le patient vers un isolement important. Ces troubles s'accompagnent alors de dépression, de troubles du comportement alimentaire type anorexie ou boulimie, d'autres manifestations anxieuses. Dans des cas extrêmes, ils peuvent conduire ceux qui en sont atteints à fuir dans la consommation d'alcool ou de drogues

Trois traitements contre les TOC

Afin de poser le diagnostic, le patient est amené à consulter son médecin généraliste. Après un premier bilan, ce dernier propose d'aller voir un spécialiste (psychiatre, pédopsychiatre, psychologue).

Ce dernier, lorsqu'il y a véritablement présence d'un TOC, peut alors mettre en place avec le malade : 

·         Une psychothérapie proposée sous forme de thérapie comportementale et cognitive (TCC) ; 

·         La prise de médicaments, associée à la thérapie. Le professionnel de santé peut prescrire des antidépresseurs inhibiteurs de recapture de la sérotonine ou des antipsychotiques ; 

·         Une stimulation cérébrale profonde, dans les cas les plus sévères. Cette opération neurochirurgicale est proposée aux patients dont les traitements conventionnels n'ont pas fonctionné. 

 

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