Comment décoincer un nerf sciatique
9 remèdes et gestes à adopter pour soigner naturellement
votre sciatique
Votre
dos est comparable à une pile d’assiettes (les vertèbres) séparées par des
serviettes (les disques) qui les empêchent de s’entrechoquer et de se briser.
Entre
deux assiettes/vertèbres sortent de chaque côté les nerfs qui vont innerver les
muscles et les organes.
Comme
la pile d’assiettes, votre dos n’est pas très flexible mais vous pouvez
néanmoins le bouger.
Les
assiettes du bas sont les vertèbres lombaires. C’est sur elles que pèse tout le
poids et c’est en général là que ça coince et que ça fait mal.
Le nerf sciatique provient de
plusieurs branches nerveuses qui sont situées dans la colonne vertébrale au
niveau des racines des deux dernières vertèbres lombaires (L4 et L5) . Il
continue son chemin dans la fesse, puis à l’arrière de la jambe et du genou.
C’est
le plus long nerf chez l’être humain et celui qui a le plus gros diamètre. Il
n’est donc pas étonnant que ce soit celui-là qui pose souvent problème.
Suite
à un effort, un traumatisme peut survenir avec le déplacement d’une assiette
qui ne se trouve plus alors dans l’axe de la pile. C’est là que le nerf
sciatique se coince.
Au
début, cela peut commencer par un simple lumbago. Une contracture va se développer
dans cette région douloureuse. Dans le pire des cas, l’inflammation s’emballe.
Le nerf sciatique est coincé. On est bloqué. Le moindre mouvement du bassin ou
des jambes fait hurler. La douleur ressemble à des décharges électriques et des
brûlures. On peut en être réduit à se déplacer à quatre pattes pour aller aux
toilettes. Je l’ai vécu.
Chaque
erreur de mouvement est un coup de poignard dans les reins. Puis l’inflammation
gagne la jambe dont les muscles tressaillent régulièrement.
Après
la phase de douleur vient la phase d’insensibilité locale. Une caresse sur la
peau n’est plus ressentie, ou comme filtrée au travers d’un carton. Le réflexe
du marteau sur le genou disparaît.
Si le nerf est endommagé au centre, c’est-à-dire
dans la partie motrice, c’est la paralysie, partielle ou totale. La jambe ne
répond plus. Les ordres du cerveau n’arrivent plus à destination. On est obligé
de monter les marches d’un escalier sur une seule jambe. Puis tout cela se
restaure doucement en commençant par la motricité. La sensibilité peut mettre
un an à se restaurer.
1- L’ostéopathe, votre sauveur pour
débloquer votre nerf sciatique
L’homme de la
situation face à la sciatique est l’ostéopathe.
Si quelqu’un peut
faire quelque chose, c’est lui. Il repère la vertèbre qui a sauté et qui écrase
le nerf sciatique et la remet en place, libérant le nerf et ouvrant la voie
vers la guérison. L’ostéopathe doit être compétent, sans quoi il fera plus de
mal que de bien.
L’acupuncture est
aussi dans son domaine de prédilection (les douleurs). Certaines personnes sont
soulagées en une seule séance.
2- Pour soulager votre sciatique : chaud
ou froid ?
Beaucoup de sites Internet de santé peu sérieux
recommandent le chaud, en particulier les bains chauds, contre la sciatique.
Je réponds :
« Halte là ! ». Se tremper dans des bains chauds calme sur le
coup mais aggrave la situation ensuite.
Au contraire, les sachets de glace ont un effet anesthésiant plus
sûr et plus durable. Procéder par applications de 20 minutes, toutes les
deux heures.
3- Exercices physiques et yoga
De même, je
recommande la plus grande prudence avec les exercices physiques supposés vous
« décoincer », y compris le yoga.
Lorsque le nerf
sciatique est coincé et enflammé, la dernière des choses à faire est de le
solliciter.
Sur le coup, vous
pouvez avoir l’impression d’un soulagement après l’échauffement. Mais il sera
surtout causé par la production d’endorphines, des hormones qui endorment la
douleur et que nous secrétons naturellement dès que nous commençons un effort
physique.
Après l’effort, vos
douleurs sciatiques reviendront encore plus fort.
L’important est au contraire de bouger
le dos le moins possible. Il faut soigner votre posture en gardant toujours le
dos parfaitement droit, assis au bureau, à table et même en voiture,
éventuellement porter une ceinture abdominale (mais l’idéal est d’être musclé
du dos, pour bien tenir la colonne).
Il existe néanmoins trois exercices que
vous pouvez pratiquer très prudemment en évitant de basculer le bassin vers
l’avant, et en gardant le dos droit :
·
Montez simplement sur une marche ou une
estrade avec la jambe qui ne fait pas mal, et laissez la jambe douloureuse
pendre dans le vide. Faire une cinquantaine de mouvements d’avant en arrière
avec la jambe douloureuse, parallèlement à la marche.
Cet exercice soulage la douleur. Il
stimule la circulation du sang, renforce les muscles du dos et améliore la
mobilité.
·
Vous pouvez aussi vous coucher sur le
dos, jambes tendues, et très doucement, en vous faisant aider par quelqu’un,
soulever la jambe douloureuse et la croiser au-dessus de l’autre jambe. Cela
pourrait provoquer un décoincement des lombaires et des muscles lombaires, mais
il faut faire très attention à ne pas se faire mal. Toute aggravation de la
douleur est mauvais signe.
·
Enfin, allongé sur le dos, les jambes
repliées, prendre les genoux avec les mains et remonter sur le ventre le plus
haut possible (sans que ça fasse mal). Expirer en même temps… À faire une
dizaine de fois, si on a le courage 2 ou 3 fois dans la journée.
4-
Plantes
contre le mal de dos
Votre sciatique a
certainement été causée par une charge trop lourde à soulever, un faux
mouvement, l’habitude d’une mauvaise position assise… il peut y avoir de
nombreuses raisons au mal de dos. « Qui n’a jamais eu mal au dos aura mal un
jour. » Ce dicton populaire trouve écho chez les experts qui estiment que 80 %
des personnes souffriront de douleurs dorsales au cours de leur vie. Mais
doit-on pour autant subir son mal de dos et baisser les bras ? Pas du tout !
Zoom sur les 7 plantes qui viendront à bout des douleurs dorsales les plus
tenaces.
5-
Sommeil
La
sciatique est
une maladie « insomniante » : ses douleurs vous réveillent la
nuit et peuvent vous empêcher entièrement de dormir.
C’est un facteur
aggravant car l’épuisement provoque des tensions nerveuses qui augmenteront
l’inflammation.
Il est donc
nécessaire de sortir tout l’arsenal des moyens naturels pour favoriser le
sommeil profond. Le but est de vous éviter d’entrer dans une spirale diabolique
d’épuisement. Je ne peux traiter les solutions ici mais vous pouvez vous
référer au tout récent Dossier de Santé & Nutrition du
Dr Jean-Paul Curtay qui fait le point sur tous les traitements naturels
validés scientifiquement pour un sommeil réparateur.
6- Plantes et huiles
Beaucoup de plantes
combattent la douleur et l’inflammation naturellement. Elles se présentent sous
forme de gélules, pommades, huiles, teinture-mère (dans l’alcool) et peuvent
bien sûr être bues en tisane ou en décoction.
Je recommande en
particulier les massages aux huiles essentielles d’arnica et de gaulthérie, ou
avec de l’huile de camomille.
Comme anti-inflammatoire et antidouleur naturel,
l’harpagophytum sous forme de gélules.
7- Les massages
Ils se pratiquent
avec des huiles essentielles citées ci-dessus.
Le massage des
tissus profond et la thérapie « trigger-point » ont montré leurs
effets bénéfiques sur les spasmes musculaires, la douleur et l’engourdissement
des jambes et des orteils.
Contre les
contractures douloureuses dans le mollet, mettez-vous debout devant votre
baignoire et appuyez votre jambe douloureuse contre le rebord arrondi. Massez
l’arrière et les côtés de la jambe et du genou. Puis massez les doigts de
pieds, en insistant s’ils sont contractés.
8-
Cataplasme
antidouleur : le remède de grand-mère
Plongez des
feuilles d’ortie fraîches dans de l’eau chaude, puis appliquez-les sur les
zones douloureuses.
Autre
mélange : faire fondre 250 g de saindoux au bain-marie, plonger une
feuille de chou crue, laissez cuire 45 minutes, puis laisser refroidir.
Je ne garantis pas
l’efficacité de ces derniers « remèdes de grand-mère ». Mais ils sont
utilisés traditionnellement, donc il me semblait important de les mentionner.
9- L’espoir à l’horizon
Surtout, ne pas
désespérer quand vous êtes frappé par la sciatique.
90 % des cas
finissent par se résorber spontanément.
C’est très dur, cela
laisse des souvenirs affreux, mais c’est une question de semaines, de quelques
mois au maximum. La difficulté principale est d’arriver à organiser sa vie,
gérer ses obligations, surtout si l’on exerce un métier manuel physiquement
éprouvant. Mais au bout du tunnel, il y a l’espoir, presque la certitude d’en
sortir.
Cela étant dit, je
sais d’expérience à quel point la sciatique est douloureuse, insupportable,
quand on est dedans. On voudrait parfois se couper la jambe plutôt que de
continuer à subir ça.
Croyez que, si vous
en êtes à ce stade, je pense bien à vous. Mais suivez courageusement les
conseils de cette lettre et, vous verrez, cela finira par aller mieux.