Que faire pendant une crise de panique
Les attaques de panique, entre le stress et l'anxiété
Imaginez être autour de la table lors d'un repas avec des amis. Ou bien assis dans un autobus ou au cinéma, peu importe. Tout à coup, et sans raison apparente, vous ressentez un inconfort, un malaise difficilement identifiable. Une manifestation physiologique s'ensuit qui provoque une réaction en chaîne ouvrant tous les signaux d'urgence en même temps, ce qui surcharge vos circuits et provoque un genre de survoltage de votre système nerveux.
Rythme cardiaque effréné, sensation d'étouffement, difficulté à déglutir, turbulence gastrique, nausées. Perception sensorielle altérée à tous les niveaux, jusqu'à la distorsion. Rien n'est interprété normalement par le cerveau qui s'emballe. Vous avez l'impression de devenir fou. Et surtout, vous avez la conviction profonde que vous êtes sur le point de mourir.
Vous êtes en train de faire une attaque de panique.
Attaque de panique
versus état de panique
D'entrée
de jeu, il ne faut pas confondre attaque de panique avec état de panique.
L'état de panique survient lorsque le cerveau envoie des signaux d'alertes
provoqués par une situation de stress concret et immédiat.
Par exemple, lorsque vous vous rendez compte que vous venez de rater un
rendez-vous important ou que vous avez oublié votre passeport à l'hôtel alors
que vous êtes sur le point d'embarquer dans l'avion : votre cœur va battre,
votre esprit va s'emballer en imaginant la série de conséquences découlant de
la situation dans laquelle vous vous trouvez, mais en règle générale, ce
phénomène de stress temporaire a pour but de vous fournir les ressources
physiologiques nécessaires pour régler le problème qui vous préoccupe.
Vous êtes donc en état de panique, mais il ne s'agit pas d'une attaque de
panique. Lors d'une situation créant un état de panique, les manifestations
physiologiques ressenties seront d'assez courte durée et vous n'aurez pas
l'impression d'être en train de mourir d'une crise cardiaque. Après analyse de
la situation, vous reprendrez vos sens et vous procéderez à la résolution du
problème à l'origine de votre état.
Les symptômes reliés à l'attaque de panique, eux, demeurent exacerbés pendant
plusieurs minutes, et même parfois, plusieurs heures sans s'arrêter (et la
plupart du temps sans raison apparente) et il y a fort à parier que vous vous
retrouverez à l'urgence d'un hôpital, persuadé que vous êtes en train de
mourir.
Anxiété versus
attaque de panique
Il ne faut pas non plus confondre attaque de panique
et anxiété. L'anxiété est une réaction normale à un facteur inquiétant et
variant en intensité.
Ce phénomène se traduit généralement par une sensation de mal-être nous
indiquant qu'il y a quelque chose qui cloche dans notre vie. La source du
malaise peut être facilement identifiable ou non et, bien que soucieux et
inconfortable, le sujet expérimentant une phase anxieuse demeure en général
fonctionnel jusqu'à ce que ledit malaise soit enrayé (sauf en cas d’anxiété
généralisée, ce qui est un tout autre problème).
Comprendre l'attaque de panique
Dans
le cas d'une attaque de panique, c'est tout le système nerveux qui ouvre les
boutons d'urgence en même temps, relâchant des substances (comme l'adrénaline,
par exemple) en quantité exagérée provoquant ainsi une cascade brutale de
symptômes extrêmement pénibles.
La crise de panique peut être provoquée par une situation anxiogène (état de
panique, anxiété, sujet pris dans un métro en panne, ou prenant la parole
devant un auditoire, etc...) mais généralement, elle survient à n'importe
quel moment et répond à des facteurs de déclenchements encore mal compris et
très diversifiés.
Les symptômes de l'attaque de panique
·
Nausées
·
Difficulté à déglutir
·
Impression d'étouffement
·
Étourdissements
·
Incapacité à canaliser les stimuli
extérieurs (sons, conversation, informations visuelles)
·
Turbulence gastrique
·
Sudation
·
Impression de faire une crise cardiaque
·
Impression de mourir ou de devenir fou
D'où vient l'attaque de panique?
Il est difficile de déterminer avec
assurance et précision l'origine et la cause des attaques de panique. De façon
générale, on peut toutefois parler de prédispositions génétiques, de mode de
vie, d'habitudes alimentaires néfastes et de mauvaise gestion du stress.
Il peut, bien sûr,
s'agir d'une combinaison de divers facteurs physiologiques, environnementaux et
psychologiques, ce qui rend le problème parfois plus compliqué à traiter.
Occurrence
Une
attaque de panique peut survenir une fois seulement ou des dizaines de fois
pendant une période donnée. Quand l'occurrence est très élevée (plusieurs fois
par semaines et même plusieurs fois par jour), on parle de trouble panique.
Vivre avec ce trouble peut mener à l'épuisement systémique, ce qui peut
éventuellement conduire le sujet à l'isolement et à la dépression.
Cela dit, que la fréquence soit peu ou très élevée, la souffrance psychique et
physiologique qui s'ensuit lors des attaques de panique est suffisamment
pénible pour prendre les dispositions nécessaires afin de faire cesser le
problème.
Diagnostic
Il
vous faudra éventuellement consulter un professionnel de la santé afin de
recevoir un diagnostic et pouvoir prendre les moyens pour retrouver votre
équilibre, bien loin de votre attaque de panique.
Traitements
Précisons d'emblée que les attaques de panique
n'entrent pas dans la catégorie des maladies mentales, mais plutôt dans celle
des débalancements chimiques, hormonaux et systémiques. Toutefois, comme les
crises de panique sont parfois déclenchées par des facteurs environnementaux ou
psychologiques, la thérapie comportementale peut s'avérer très utile, voire
primordiale.
Ceci posé, et peu importe les catégories, si un individu en est à faire
plusieurs attaques de panique par jour ou par semaine, il est extrêmement
difficile de fonctionner convenablement dans un contexte psychothérapeutique
sans avoir préalablement calmé les crises.
Dans ce cas, la prise de certaines classes d'antidépresseurs, en bloquant la
recapture de la sérotonine, ont pour effet de neutraliser le déclenchement des
attaques de panique, permettant ainsi au sujet de retrouver un semblant de vie
normale.
Chez certaines personnes, des traitements alternatifs comme l'acupuncture
peuvent aussi donner de bons résultats.
Ceci fait, il sera d'avantage aisé de se concentrer sur une approche
thérapeutique comportementale visant à maîtriser le processus menant au
déclenchement des attaques de panique, si processus il y a.
Médication versus psychothérapie?
En fait, il ne s'agit pas de prêcher pour un traitement ou un
autre contre les attaques de panique. Un traitement peut en compléter un autre
quand vient le temps de régler un problème aussi complexe et débilitant.
L'important est de trouver les combinaisons qui donneront les
résultats appropriés afin de retrouver une qualité de vie digne de ce nom.