Que faire en cas de constipation

 Les traitements médicaux de la constipation

La médecine classique ne considère pas qu'il soit nécessaire pour la santé d'évacuer les selles de façon quotidienne. La fréquence d’évacuation des selles dépend de chaque personne, mais on parle généralement de constipation s’il y a moins de 3 selles par semaine et que celles-ci sont dures ou difficiles à évacuer.

que faire en cas de constipation


Le médecin déterminera d'abord s'il s'agit d'une constipation secondaire (consécutive à une autre maladie) ou primaire. Dans le premier cas, il traitera la cause ou il prescrira des examens complémentaires, comme une coloscopie. Soignez vos hémorroïdes s'il y a lieu. Elles sont souvent cause de constipation. Si votre constipation est récente et que vous prenez un nouveau médicament, parlez-en à votre médecin. Il se peut que votre médicament soit la cause de votre problème.

Ensuite, le médecin déterminera s'il s'agit d'une constipation de transit ou terminale.

Constipation de transit

Le médecin recommandera d'abord de modifier le régime alimentaire de façon à augmenter l'apport en fibres : crudités, légumes cuits, légumineuses, fruits riches en pectine (pomme, poire, pêche, baies), mais surtout céréales entières.

On peut ajouter du son de blé, très riche en fibres, ou d’autres céréales aux recettes de muffins, etc. Pour traiter la constipation, on recommande de consommer environ 1/4 de tasse de son de blé par jour. Les pruneaux entiers et le jus de pruneau sont aussi très efficaces pour soulager la constipation, car ils contiennent du sorbitol, un laxatif naturel. Une dose quotidienne de 8 onces est généralement suffisante. Cependant, il faut parfois attendre plusieurs semaines avant de ressentir les bienfaits d’une alimentation enrichie en fibres sur le transit.

En parallèle, le médecin recommandera aussi de boire suffisamment, tout en évitant l’alcool et les boissons caféinées, qui déshydratent et peuvent irriter le côlon. Toutefois, si la constipation est chronique et qu'elle est accompagnée d'une irritation intestinale, il faut éviter de modifier trop soudainement son alimentation.

Si la constipation persiste, il recommandera un laxatif. Il en existe 6 catégories :

  • Les laxatifs de lest ou de masse sont généralement des mucilages ou des fibres alimentaires préparées : muciloïde hydrophile de psyllium ou méthylcellulose. Ce type de laxatif est le plus doux pour les intestins. En se liant à l’eau, les fibres gonflent, ce qui aide à former des selles molles et volumineuses. Leur volume déclenche le péristaltisme des intestins, qui fait avancer les selles vers le rectum. Cela peut prendre quelques jours avant que l’effet laxatif apparaisse. Il est recommandé de boire l’équivalent de 5 à 10 fois le volume de la quantité de laxatif de lest ingérée.
    Effets indésirables possibles : ballonnements, flatulences et crampes. Les intégrer de manière progressive dans l’alimentation limite ces désagréments.
  • Les laxatifs émollients, qui ramollissent les selles. Par exemple, le docusate sodique (Colace, Ex-Lax, Soflax).
    Effets indésirables possibles : diarrhée et légères crampes à l’estomac.
  • Les laxatifs osmotiques aident à retenir davantage d'eau dans l'intestin, ramollissant ainsi les selles. Ils comprennent des sels (sulfate de sodium, sulfate de magnésium ou sel d’Epsom), de l’hydroxyde de magnésium (lait de magnésie), des sucres non assimilables par l’intestin (lactulose, mannose, mannitol, sorbitol, etc.) ou de la glycérine (sous forme de suppositoire). Les laxatifs à base de polyéthylène glycol (Miralax, Lax-A-Day) sont des laxatifs osmotiques disponibles pour les adultes se plaignant d'une constipation occasionnelle.
    Effet indésirable possible : diarrhée, flatulences, crampes, et déshydratation à fortes doses.
  • Les laxatifs lubrifiants, qui lubrifient les selles et facilitent leur évacuation. Il s’agit le plus souvent d’huile minérale (huile de paraffine ou vaseline). On peut les utiliser par voie orale ou rectale.
    Effets indésirables possibles : diarrhée et légères crampes à l’estomac. Attention, une inflammation des poumons peut survenir si l’huile est aspirée accidentellement dans les poumons.
  • Les laxatifs stimulants agissent directement sur la muqueuse intestinale et l'ensemble des mouvements péristaltiques (bisacodyl, anthracéniques, huile de ricin émulsionnée). Ils diminuent la réabsorption d’eau et d’électrolytes dans le côlon. Les laxatifs stimulants, très irritants pour la muqueuse du côlon, sont utilisés en dernier recours. Ils sont déconseillés en cas de constipation chronique. Ils ne doivent pas être pris pendant plus de 1 ou 2 semaines sans supervision médicale.
    Effets indésirables possibles : crampes abdominales, diarrhée et sensation de brûlure dans le rectum.
    Mise en garde. Le surdosage peut provoquer un syndrome des intestins paresseux par accoutumance, de même que conduire à une baisse des taux de sodium et de potassium sanguins, à une déshydratation et éventuellement à des troubles plus graves.
    Avertissement. Ils sont contre-indiqués aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.

Certaines préparations sont composées de médicaments provenant de 2 ou 3 de ces groupes de laxatifs.

  • Lubiprostone (Amitiza). Ce médicament d’une nouvelle classe est indiqué pour le traitement de la constipation chronique chez l'adulte, en cas d’échec des autres traitements. Il agit en augmentant la sécrétion d’eau par l’intestin.
    Effets indésirables possibles : nausées, diarrhée, douleurs abdominales et flatulences.

Constipation terminale

En cas de constipation terminale, le médecin pourra recommander des microlavements ou des suppositoires afin de rétablir le réflexe d'évacuation. De plus, par rétroaction biologique (biofeedback), on pourra rééduquer la motricité ano-rectale après un épisode de constipation chronique, si nécessaire.

 

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