Pourquoi
faut-il manger des fibres ?
Les fibres contenues
dans les fruits, les légumes et les céréales facilitent le transit intestinal
et participent au contrôle de la glycémie et du cholestérol.
S’il
est conseillé de manger cinq fruits et légumes par jour, c’est
pour leurs vitamines, leurs minéraux, mais aussi pour leurs fibres. Les
bienfaits de ces dernières sont attestés dans la prévention de l’obésité, du
diabète, du cholestérol et des pathologies induites, mais aussi dans la
prévention du cancer du côlon. Et pourtant, nous nous
contentons de 15 à 20 grammes de fibres par jour, presque deux fois
moins qu’au début du siècle, le pain et les végétaux ayant reculé au profit des
viandes, graisses et sucres… Les végétaux pourvoyeurs de fibres ne manquent
pourtant pas: crudités, céréales, riz, fruits et légumes. Ils nous offrent deux
types de fibres.
Fibres
solubles ou insolubles
Tout
d’abord, les fibres solubles (pectine, gomme et
mucilage), dont la dégradation produit une sorte de gel absorbant l’eau. Elles
facilitent le glissement des déchets dans l’intestin et participent par ailleurs
au contrôle de la glycémie et du cholestérol en emprisonnant sucres et
graisses. On les trouve dans les pommes, les poires, les pêches et les baies…
mais aussi dans les légumes charnus et, pour les céréales, dans l’avoine ou
l’orge.
Les fibres insolubles (cellulose,
lignine…), quant à elles, sont vouées à être éliminées par l’organisme. Elles
donnent du volume aux selles et stimulent les contractions de l’intestin.
Également bénéfiques pour le transit, elles peuvent cependant être
irritantes quand on les consomme en excès. Elles se trouvent dans les écorces de
céréales ou les peaux des fruits et légumes.
Dans
l’idéal, il faut consommer autant de fibres solubles qu’insolubles, car elles
contribuent toutes à la bonne santé du microbiote. Pour autant, toutes sont
peut-être bénéfiques de façon distincte.
Fibres solubles,
une solution pour le syndrome de l’intestin irritable?
Dans
le cas du syndrome de l’intestin irritable (SII),
autrefois appelé colopathie fonctionnelle, il vaut mieux se
montrer sélectif. Ce trouble chronique qui touche environ 5 % de la
population associe des douleurs abdominales, des ballonnements et des troubles
du transit, avec diarrhée ou constipation, voire une alternance des deux. Il
est caractérisé quand les douleurs surviennent au moins un jour par semaine
depuis plus de six mois. «La cause précise de cette maladie reste
encore en partie mystérieuse», note le Pr Jean-Marc Sabaté,
gastro-entérologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny. «Mais même chez les patients
qui ont un SII avec constipation, il vaut
mieux éviter les fibres insolubles à base de maïs, les mélanges de céréales ou
müeslis pour privilégier les fibres solubles, qui facilitent aussi le transit
mais favorisent moins la fermentation des bactéries et les ballonnements
douloureux.»
Parmi
les fibres solubles, certains patients se trouvent améliorés avec l’ispaghul
(ou psyllium) et d’autres se sentent aussi bien avec des pruneaux. «Chaque cas
est particulier», précise le spécialiste, cofondateur de l’Association des
patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable (APSSII). «Pour le
moment, malgré l’abondance de travaux parfois contradictoires, nous manquons
d’études sur les mécanismes d’action des fibres au cours du SII, selon le microbiote des patients et
selon leurs sources alimentaires de fibres. Dans ces conditions, personne ne
peut encore désigner la fibre idéale», conclut le Pr Sabaté.