L’asthme lié au travail
L’asthme en tant que maladie professionnelle
L’asthme est une affection qui touche un nombre non négligeable et croissant de personnes. La qualité de l’environnement de travail joue ici un rôle primordial. Un environnement de travail malsain peut en effet provoquer l’apparition de la maladie ou l'aggraver, si la personne en souffrait déjà. André Le plat, médecin du travail, nous explique cela dans le détail.
L’asthme: de quoi s’agit-il?
L’asthme est une inflammation chronique des voies respiratoires. Les crises
peuvent être déclenchées par une multitude d’agents. Lors d’une crise, les
muqueuses des voies respiratoires se gonflent et les voies respiratoires sont
prises de convulsions. Cela provoque une forte anhélation qui s'accompagne
d'une respiration sifflante et de quintes de toux régulières. Le sujet a
surtout du mal à expirer. Le plus souvent, l’asthme se déclare dès le très
jeune âge, pour ensuite évoluer favorablement ou défavorablement.
L’asthme se présente typiquement sous la forme de crises, le plus souvent la
nuit et le matin. Entre les crises, le patient asthmatique ne présente à
première vue aucun symptôme. Mais, en fait, l’hypersensibilité des voies
respiratoires demeure, et peut être mise en évidence par un examen de la
fonction pulmonaire. Chez un patient asthmatique, le résultat de cet examen
indique qu'il expire beaucoup plus lentement, même s'il a une capacité
pulmonaire normale. C’est donc à juste titre que l'asthme est considéré comme
une affection chronique.
Quelques chiffres
L'asthme
est en nette progression dans les pays occidentaux: une incidence de 10 à 12%
dans la population infantile ne constitue pas une exception. D’un point de vue
professionnel, le Fonds des maladies professionnelles estime que:
- un
travailleur sur 10.000 développe chaque année un asthme professionnel;
- 10% de
tous les cas d’asthme qui surviennent chez des adultes sont d’origine
professionnelle;
- 25 à
50% des maladies pulmonaires professionnelles sont liées à l’asthme.
Ces
chiffres ne concernent que l'asthme dont la cause est d'ordre professionnel.
Indépendamment de ce groupe, il existe un groupe beaucoup plus important de
personnes qui souffraient déjà d'asthme, et pour lesquelles un environnement de
travail peu sain a entraîné une aggravation des symptômes.
Asthme et BPCO
Il
convient d’opérer une distinction entre l’asthme et la bronchopneumopathie
chronique obstructive, ou BPCO. Bien que ces deux affections se ressemblent,
l'origine de la BPCO est différente. L’asthme est provoqué par des agents
externes auxquels le patient concerné est hyperréactif (voir plus loin).
L’asthme survient le plus souvent à un très jeune âge, tandis que la BPCO est
davantage un symptôme lié à la vieillesse.
Dans le
cas de la BPCO, il est plutôt question d’un dépérissement progressif des
muqueuses pulmonaires en raison d’une exposition de plusieurs années à des
substances nocives. La BPCO entraîne une anhélation et des quintes de toux qui
n’ont rien à voir avec des crises, mais surviennent de façon plus chronique.
Ces symptômes s’aggravent lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. En
outre, des infections complémentaires sont fréquentes, avec une aggravation des
symptômes, de la fièvre, des glaires, etc. Dans ce cas-ci, le goudron de la
cigarette en est la principale cause. La bronchite chronique n’est pas une
maladie professionnelle en soi, mais peut survenir lorsque les voies
respiratoires sont rongées par d'autres agents auxquels la personne est exposée
dans le cadre de l'exercice de sa profession. C’est ainsi qu'une complication
de la silicose et de la pneumoconiose (maladie du mineur) causée par une
exposition à l’amiante, au coton, au lin, au chanvre ou aux métaux durs peut
entraîner une BPCO.
Causes
Les
causes de l’asthme sont complexes. Deux éléments jouent toujours un rôle: le
facteur constitutionnel (prédisposition, hérédité) et les facteurs
environnementaux (agents déclenchant).
Le facteur constitutionnel
Les
muqueuses des patients asthmatiques sont hyper réactives, et il s’agit souvent
d’une caractéristique héréditaire. La sensibilité à certains agents est souvent
de nature allergique, et une fois encore, pour les allergies, l’hérédité joue
un rôle important.
Les facteurs déclenchant
Ces
facteurs se subdivisent en quatre groupes:
1. Les
agents allergènes: acariens, poils d’animaux domestiques, pollen, moisissures,
certaines substances nutritives et certains produits chimiques (pour les plus
classiques). Les patients asthmatiques présentent souvent d’autres formes
d’allergie: eczéma, sinusite ou œdème de Quincke (paupières gonflées).
2. Les
agents environnementaux chimiques ou physiques: la fumée de cigarette, mais
aussi: vapeurs de cuisine, chlore (piscines, abrasifs), solvants organiques
(peintures), émanations de formol (panneaux agglomérés),…
3. Les
conditions climatiques: brouillard, degré d'humidité trop élevé, brusques
variations de température.
4. Les
efforts, surtout s’ils sont trop brusques, ainsi que les émotions et le stress.
Une
infection supplémentaire des voies respiratoires ou une maladie virale telle
que la grippe aggravent les symptômes.
Une
allergie à une substance donnée se "construit" petit à petit. Une
exposition unique n’entraîne pas une allergie. Les symptômes asthmatiques
n’apparaissent qu’après une période de latence et un certain nombre
d'expositions, pour récidiver ensuite lors de toute exposition, même minime, à
l’agent incriminé.
Dans le
cas des substances généralement présentes dans l'environnement, comme le
pollen, l'allergie se déclare le plus souvent pendant l'enfance. Par contre,
pour les substances à caractère professionnel, l’allergie ne se déclare
qu’après une certaine période d’exposition professionnelle.
Au fil du
temps, les crises prennent un caractère chronique plus marqué. L’asthme évolue
souvent vers une forme non spécifique: l’exposition à l’agent spécifique n’est
plus nécessaire pour induire une crise. L’exposition à des agents irritants
classiques suffit.
L’asthme en tant que maladie professionnelle
L’asthme est une affection qui touche un
nombre non négligeable et croissant de personnes. La qualité de l’environnement
de travail joue ici un rôle primordial. Un environnement de travail malsain
peut en effet provoquer l’apparition de la maladie ou l'aggraver, si la
personne en souffrait déjà. André Leplat, médecin du travail, nous explique
cela dans le détail.
L’asthme: de quoi s’agit-il?
L’asthme est une inflammation chronique des voies respiratoires. Les crises
peuvent être déclenchées par une multitude d’agents. Lors d’une crise, les
muqueuses des voies respiratoires se gonflent et les voies respiratoires sont
prises de convulsions. Cela provoque une forte anhélation qui s'accompagne
d'une respiration sifflante et de quintes de toux régulières. Le sujet a
surtout du mal à expirer. Le plus souvent, l’asthme se déclare dès le très
jeune âge, pour ensuite évoluer favorablement ou défavorablement.
L’asthme se présente typiquement sous la forme de crises, le plus souvent la
nuit et le matin. Entre les crises, le patient asthmatique ne présente à
première vue aucun symptôme. Mais, en fait, l’hypersensibilité des voies
respiratoires demeure, et peut être mise en évidence par un examen de la
fonction pulmonaire. Chez un patient asthmatique, le résultat de cet examen
indique qu'il expire beaucoup plus lentement, même s'il a une capacité
pulmonaire normale. C’est donc à juste titre que l'asthme est considéré comme
une affection chronique.
Quelques chiffres
L'asthme est en nette progression dans les pays occidentaux: une incidence de
10 à 12% dans la population infantile ne constitue pas une exception. D’un
point de vue professionnel, le Fonds des maladies professionnelles estime que:
- un travailleur sur 10.000 développe chaque année un asthme professionnel;
- 10% de tous les cas d’asthme qui surviennent chez des adultes sont d’origine
professionnelle;
- 25 à 50% des maladies pulmonaires professionnelles sont liées à l’asthme.
Ces chiffres ne concernent que l'asthme dont la cause est d'ordre
professionnel. Indépendamment de ce groupe, il existe un groupe beaucoup plus
important de personnes qui souffraient déjà d'asthme, et pour lesquelles un
environnement de travail peu sain a entraîné une aggravation des symptômes.
Asthme et BPCO
Il convient d’opérer une distinction entre l’asthme et la bronchopneumopathie
chronique obstructive, ou BPCO. Bien que ces deux affections se ressemblent,
l'origine de la BPCO est différente. L’asthme est provoqué par des agents
externes auxquels le patient concerné est hyperréactif (voir plus loin).
L’asthme survient le plus souvent à un très jeune âge, tandis que la BPCO est
davantage un symptôme lié à la vieillesse.
Dans le cas de la BPCO, il est plutôt question d’un dépérissement progressif
des muqueuses pulmonaires en raison d’une exposition de plusieurs années à des
substances nocives. La BPCO entraîne une anhélation et des quintes de toux qui
n’ont rien à voir avec des crises, mais surviennent de façon plus chronique.
Ces symptômes s’aggravent lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. En
outre, des infections complémentaires sont fréquentes, avec une aggravation des
symptômes, de la fièvre, des glaires, etc. Dans ce cas-ci, le goudron de la
cigarette en est la principale cause. La bronchite chronique n’est pas une
maladie professionnelle en soi, mais peut survenir lorsque les voies
respiratoires sont rongées par d'autres agents auxquels la personne est exposée
dans le cadre de l'exercice de sa profession. C’est ainsi qu'une complication
de la silicose et de la pneumoconiose (maladie du mineur) causée par une
exposition à l’amiante, au coton, au lin, au chanvre ou aux métaux durs peut
entraîner une BPCO.
Causes
Les causes de l’asthme sont complexes. Deux éléments jouent toujours un rôle:
le facteur constitutionnel (prédisposition, hérédité) et les facteurs
environnementaux (agents déclenchants).
Le facteur constitutionnel
Les muqueuses des patients asthmatiques sont hyperréactives, et il s’agit
souvent d’une caractéristique héréditaire. La sensibilité à certains agents est
souvent de nature allergique, et une fois encore, pour les allergies,
l’hérédité joue un rôle important.
Les facteurs déclenchants
Ces facteurs se subdivisent en quatre groupes:
1. Les agents allergènes: acariens, poils d’animaux domestiques, pollen,
moisissures, certaines substances nutritives et certains produits chimiques
(pour les plus classiques). Les patients asthmatiques présentent souvent
d’autres formes d’allergie: eczéma, sinusite ou œdème de Quincke (paupières
gonflées).
2. Les agents environnementaux chimiques ou physiques: la fumée de cigarette,
mais aussi: vapeurs de cuisine, chlore (piscines, abrasifs), solvants
organiques (peintures), émanations de formol (panneaux agglomérés),…
3. Les conditions climatiques: brouillard, degré d'humidité trop élevé,
brusques variations de température.
4. Les efforts, surtout s’ils sont trop brusques, ainsi que les émotions et le
stress.
Une infection supplémentaire des voies respiratoires ou une maladie virale
telle que la grippe aggravent les symptômes.
Une allergie à une substance donnée se "construit" petit à petit. Une
exposition unique n’entraîne pas une allergie. Les symptômes asthmatiques
n’apparaissent qu’après une période de latence et un certain nombre d'expositions,
pour récidiver ensuite lors de toute exposition, même minime, à l’agent
incriminé.
Dans le cas des substances généralement présentes dans l'environnement, comme
le pollen, l'allergie se déclare le plus souvent pendant l'enfance. Par contre,
pour les substances à caractère professionnel, l’allergie ne se déclare
qu’après une certaine période d’exposition professionnelle.
Au fil du temps, les crises prennent un caractère chronique plus marqué.
L’asthme évolue souvent vers une forme non spécifique: l’exposition à l’agent
spécifique n’est plus nécessaire pour induire une crise. L’exposition à des
agents irritants classiques suffit.
L’asthme au travail
Il faut parfois rechercher les facteurs déclenchant dans l'environnement
professionnel. Il s’agit souvent d’agents irritants classiques, présents sur le
lieu de travail, mais qui ne constituent pas la véritable cause des crises
d'asthme. Un sujet asthmatique présentant par exemple une allergie au pollen
peut avoir une crise lors d’une exposition à des vapeurs de soudage ou être
sensible à la maladie des grands ensembles (sick building syndrome, à savoir
troubles de santé attribués à la mauvaise qualité de l’air intérieur). Il est
question d’asthme professionnel spécifique lorsque la cause de l'asthme réside
dans une hypersensibilité spécifique à un agent propre à l'environnement de
travail. Ceci est très important dans l'optique des mesures à prendre et par
rapport aux assurances.
Substances qui peuvent déclencher un asthme professionnel spécifique
A l’origine, quelques essences de bois tropical (teck, kamballa) et la farine
(de froment) étaient reconnues par le Fonds des maladies professionnelles comme
des allergènes professionnels potentiels. A l’heure actuelle, cette liste
d'allergènes, qui ne cesse de s’allonger, comporte au moins trois cents
substances. Il s’agit pour l'essentiel de protéines de poids moléculaire élevé
ou de substances élémentaires de faible poids moléculaire.
Il s’agit parfois de substances très spécifiques ou d’allergènes également
présents en dehors de l'entreprise, mais qui, dans certains secteurs
industriels, peuvent être considérés comme des risques professionnels.
Quelques exemples (liste non exhaustive):
- sels de platine;
- colorants;
- latex;
- isocyanates (dans le cadre de la production de résine synthétique ou de
matériaux d'emballage);
- poussière de bois, surtout d'essences tropicales;
- farine et autres produits céréaliers (boulangeries, malteries, etc.);
- pollens dans le secteur horticole;
- antibiotiques, cortisone, vaccins et autres médications dans les cliniques et
l'industrie pharmaceutique;
- poils d’animaux, plumes, déjections animales dans l’élevage (de volailles),
soins des animaux, animaux de laboratoire, etc.
Autres facteurs déclenchants
Les patients asthmatiques seront plus sensibles à un certain nombre de facteurs
pouvant être présents dans leur environnement de travail, sans pour autant être
spécifiques à leur tâche.
L’asthme en tant que maladie professionnelle
L’asthme est une affection qui touche un
nombre non négligeable et croissant de personnes. La qualité de l’environnement
de travail joue ici un rôle primordial. Un environnement de travail malsain
peut en effet provoquer l’apparition de la maladie ou l'aggraver, si la
personne en souffrait déjà.
L’asthme: de quoi s’agit-il?
L’asthme est une inflammation chronique des voies respiratoires. Les crises
peuvent être déclenchées par une multitude d’agents. Lors d’une crise, les
muqueuses des voies respiratoires se gonflent et les voies respiratoires sont
prises de convulsions. Cela provoque une forte anhélation qui s'accompagne
d'une respiration sifflante et de quintes de toux régulières. Le sujet a
surtout du mal à expirer. Le plus souvent, l’asthme se déclare dès le très
jeune âge, pour ensuite évoluer favorablement ou défavorablement.
L’asthme se présente typiquement sous la forme de crises, le plus souvent la
nuit et le matin. Entre les crises, le patient asthmatique ne présente à
première vue aucun symptôme. Mais, en fait, l’hypersensibilité des voies
respiratoires demeure, et peut être mise en évidence par un examen de la
fonction pulmonaire. Chez un patient asthmatique, le résultat de cet examen
indique qu'il expire beaucoup plus lentement, même s'il a une capacité
pulmonaire normale. C’est donc à juste titre que l'asthme est considéré comme
une affection chronique.
Quelques chiffres
L'asthme est en nette progression dans les pays occidentaux: une incidence de
10 à 12% dans la population infantile ne constitue pas une exception. D’un
point de vue professionnel, le Fonds des maladies professionnelles estime que:
- un travailleur sur 10.000 développe chaque année un asthme professionnel;
- 10% de tous les cas d’asthme qui surviennent chez des adultes sont d’origine
professionnelle;
- 25 à 50% des maladies pulmonaires professionnelles sont liées à l’asthme.
Ces chiffres ne concernent que l'asthme dont la cause est d'ordre
professionnel. Indépendamment de ce groupe, il existe un groupe beaucoup plus
important de personnes qui souffraient déjà d'asthme, et pour lesquelles un
environnement de travail peu sain a entraîné une aggravation des symptômes.
Asthme et BPCO
Il convient d’opérer une distinction entre l’asthme et la bronchopneumopathie
chronique obstructive, ou BPCO. Bien que ces deux affections se ressemblent,
l'origine de la BPCO est différente. L’asthme est provoqué par des agents
externes auxquels le patient concerné est hyperréactif (voir plus loin).
L’asthme survient le plus souvent à un très jeune âge, tandis que la BPCO est
davantage un symptôme lié à la vieillesse.
Dans le cas de la BPCO, il est plutôt question d’un dépérissement progressif
des muqueuses pulmonaires en raison d’une exposition de plusieurs années à des
substances nocives. La BPCO entraîne une anhélation et des quintes de toux qui
n’ont rien à voir avec des crises, mais surviennent de façon plus chronique.
Ces symptômes s’aggravent lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. En
outre, des infections complémentaires sont fréquentes, avec une aggravation des
symptômes, de la fièvre, des glaires, etc. Dans ce cas-ci, le goudron de la
cigarette en est la principale cause. La bronchite chronique n’est pas une
maladie professionnelle en soi, mais peut survenir lorsque les voies
respiratoires sont rongées par d'autres agents auxquels la personne est exposée
dans le cadre de l'exercice de sa profession. C’est ainsi qu'une complication
de la silicose et de la pneumoconiose (maladie du mineur) causée par une
exposition à l’amiante, au coton, au lin, au chanvre ou aux métaux durs peut
entraîner une BPCO.
Causes
Les causes de l’asthme sont complexes. Deux éléments jouent toujours un rôle:
le facteur constitutionnel (prédisposition, hérédité) et les facteurs
environnementaux (agents déclenchants).
Le facteur constitutionnel
Les muqueuses des patients asthmatiques sont hyperréactives, et il s’agit
souvent d’une caractéristique héréditaire. La sensibilité à certains agents est
souvent de nature allergique, et une fois encore, pour les allergies,
l’hérédité joue un rôle important.
Les facteurs déclenchants
Ces facteurs se subdivisent en quatre groupes:
1. Les agents allergènes: acariens, poils d’animaux domestiques, pollen,
moisissures, certaines substances nutritives et certains produits chimiques
(pour les plus classiques). Les patients asthmatiques présentent souvent
d’autres formes d’allergie: eczéma, sinusite ou œdème de Quincke (paupières
gonflées).
2. Les agents environnementaux chimiques ou physiques: la fumée de cigarette,
mais aussi: vapeurs de cuisine, chlore (piscines, abrasifs), solvants
organiques (peintures), émanations de formol (panneaux agglomérés),…
3. Les conditions climatiques: brouillard, degré d'humidité trop élevé,
brusques variations de température.
4. Les efforts, surtout s’ils sont trop brusques, ainsi que les émotions et le
stress.
Une infection supplémentaire des voies respiratoires ou une maladie virale
telle que la grippe aggravent les symptômes.
Une allergie à une substance donnée se "construit" petit à petit. Une
exposition unique n’entraîne pas une allergie. Les symptômes asthmatiques n’apparaissent
qu’après une période de latence et un certain nombre d'expositions, pour
récidiver ensuite lors de toute exposition, même minime, à l’agent incriminé.
Dans le cas des substances généralement présentes dans l'environnement, comme
le pollen, l'allergie se déclare le plus souvent pendant l'enfance. Par contre,
pour les substances à caractère professionnel, l’allergie ne se déclare
qu’après une certaine période d’exposition professionnelle.
Au fil du temps, les crises prennent un caractère chronique plus marqué.
L’asthme évolue souvent vers une forme non spécifique: l’exposition à l’agent
spécifique n’est plus nécessaire pour induire une crise. L’exposition à des
agents irritants classiques suffit.
L’asthme au travail
Il faut parfois rechercher les facteurs déclenchants dans l'environnement
professionnel. Il s’agit souvent d’agents irritants classiques, présents sur le
lieu de travail, mais qui ne constituent pas la véritable cause des crises
d'asthme. Un sujet asthmatique présentant par exemple une allergie au pollen
peut avoir une crise lors d’une exposition à des vapeurs de soudage ou être
sensible à la maladie des grands ensembles (sick building syndrome, à savoir
troubles de santé attribués à la mauvaise qualité de l’air intérieur). Il est question
d’asthme professionnel spécifique lorsque la cause de l'asthme réside dans une
hypersensibilité spécifique à un agent propre à l'environnement de travail.
Ceci est très important dans l'optique des mesures à prendre et par rapport aux
assurances.
Substances qui peuvent déclencher un asthme professionnel spécifique
A l’origine, quelques essences de bois tropical (teck, kamballa) et la farine
(de froment) étaient reconnues par le Fonds des maladies professionnelles comme
des allergènes professionnels potentiels. A l’heure actuelle, cette liste
d'allergènes, qui ne cesse de s’allonger, comporte au moins trois cents
substances. Il s’agit pour l'essentiel de protéines de poids moléculaire élevé
ou de substances élémentaires de faible poids moléculaire.
Il s’agit parfois de substances très spécifiques ou d’allergènes également
présents en dehors de l'entreprise, mais qui, dans certains secteurs
industriels, peuvent être considérés comme des risques professionnels.
Quelques exemples (liste non exhaustive):
- sels de platine;
- colorants;
- latex;
- isocyanates (dans le cadre de la production de résine synthétique ou de
matériaux d'emballage);
- poussière de bois, surtout d'essences tropicales;
- farine et autres produits céréaliers (boulangeries, malteries, etc.);
- pollens dans le secteur horticole;
- antibiotiques, cortisone, vaccins et autres médications dans les cliniques et
l'industrie pharmaceutique;
- poils d’animaux, plumes, déjections animales dans l’élevage (de volailles),
soins des animaux, animaux de laboratoire, etc.
Autres facteurs déclenchants
Les patients asthmatiques seront plus sensibles à un certain nombre de facteurs
pouvant être présents dans leur environnement de travail, sans pour autant être
spécifiques à leur tâche.
Exemples:
- poussière en général, fumée de soudage, vapeurs acides, chlore, etc.;
- fumée de cigarette;
- air intérieur mal ou insuffisamment purifié, trop sec;
- fortes variations de température;
- stress ou surcharge soudaine.
Diagnostiquer l’asthme professionnel
La crise d’asthme se reconnaît aisément, un bon diagnostic ne posera donc pas
de problème. C'est en général dans la phase initiale de la maladie que la
relation avec le facteur déclenchant pourra le plus aisément être mise en
évidence. Il est primordial de détecter les facteurs qui déclenchent les
crises. Lorsque ces facteurs sont présents sur le lieu de travail, il convient
bien évidemment de prendre les mesures nécessaires. Dans le cas d’un asthme
professionnel, les crises surviennent en principe pendant les heures de
travail. Il faut cependant se garder de tirer des conclusions hâtives:
- les symptômes surviennent parfois après une certaine période de latence et
peuvent donc survenir en fin de journée, par exemple;
- plus la maladie évolue, plus la relation entre l’exposition et la crise
s’estompe: de plus en plus, les troubles surviennent lors d'expositions
diverses à des irritants non spécifiques, même en dehors du lieu de travail;
- les personnes asthmatiques, même si la cause réelle de leur asthme n'est pas de
nature professionnelle, présentent souvent des symptômes pendant le travail en
cas d'exposition à un agent non spécifique sur le lieu de travail.
Si l’anamnèse ne suffit pas pour déterminer la cause exacte, des tests de
provocation peuvent s'avérer nécessaires. Lors de ces tests, la personne
concernée est exposée à des allergènes connus, dans des conditions contrôlées.
Cela relève bien évidemment de la médecine clinique, et éventuellement des
médecins-conseil.
Mesures
Une fois que l’on sait à quelle substance la personne est sensible, le seul
véritable traitement consiste à ne plus exposer la personne à l'agent en
question. Dans bien des cas, cela implique une mutation ou des mesures de
protection spécifiques.
Il convient en outre, cela va de soi, d’éviter toute exposition à des agents
irritants non spécifiques. Chaque entreprise doit s'efforcer de mettre en place
un environnement de travail sain, avec de l'air pur. Pour les patients
asthmatiques, un tel engagement prend tout son sens.
Dans cette optique, le choix de la profession revêt une grande importance. Cela
n'a guère de sens de laisser un jeune allergique au pollen suivre des études
d'horticulture, ou de permettre l'apprentissage du métier de boulanger à une
personne hypersensible à la farine. Une évaluation médicale est dans ce cas
tout à fait indiquée lors du choix des études.
L’asthme, maladie professionnelle indemnisée
Depuis
quelques années, le FMP accepte d’indemniser l’asthme dans certains cas: en cas
d’exposition à la mouture, au bois, aux antibiotiques, aux enzymes, aux
isocyanates et au latex. En outre, la rubrique 1.305.06 a été ajoutée en 2001:
"asthme provoqué par une hypersensibilité spécifique due à des substances
qui ne figurent pas dans d’autres rubriques". Ceci permet la reconnaissance
de l’asthme par le biais du système de liste, à condition toutefois que
l’hypersensibilité soit spécifique (donc professionnelle).
La
plupart du temps, l’indemnisation se fera dans le cadre de l'écartement
définitif. En échange d'un arrêt de l’exposition par un changement de poste, le
Fonds offre une prime de reclassement, une rente et le paiement éventuel des
frais de recyclage, ainsi que le remboursement des frais médicaux. Pour les cas
graves, une indemnisation pour incapacité de travail temporaire ou permanente
est envisageable.