La Lèpre
La lèpre est une maladie chronique
d’origine bactérienne. Elle fait partie des maladies tropicales négligées.
Malgré l’existence d’un traitement efficace, des milliers de nouveaux cas sont
recensés chaque année. La lèpre reste un problème de santé public majeur pour
plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
Cause
L’agent infectieux responsable de la lèpre est la bactérie Mycobacterium leprae. Cette dernière semble être transmise
par des gouttelettes d’origine nasale lors de contacts étroits et fréquents
avec des personnes infectées et non traitées.
Symptômes
Le bacille de la lèpre se multiplie très lentement : la
période d’incubation de la maladie est de 5 ans en moyenne, mais les
symptômes peuvent parfois n’apparaître qu’au bout de 20 ans. La maladie provoque
des lésions cutanées et nerveuses. Sans
traitement, ces lésions progressent et deviennent permanentes, touchant la peau, les nerfs, les membres et les yeux.
On distingue deux types de lèpre : paucibacillaire (une à cinq lésions cutanées
insensibles) et multibacillaire (plus de cinq lésions cutanées insensibles).
Epidémiologie
La première mention écrite connue de cette maladie remonte
à 600 avant J-C. Déjà présente dans les civilisations antiques en Chine, en
Egypte et en Inde, elle a toujours été un fléau marqué par la stigmatisation et
l’exclusion.
Ces 20 dernières années, plus de 12 millions de lépreux
ont été guéris, et la lèpre a été éliminée dans 108 des 122 pays où elle était
considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme un problème de
santé publique. Mais la lèpre reste un problème majeur dans 14 pays d’Afrique, d’Asie et
d’Amérique Latine. Six pays regroupent 83% de la prévalence mondiale et 88% des
nouveaux cas annuels mondiaux : Inde, Brésil, Indonésie, Népal, République
Démocratique du Congo, Mozambique. La lèpre reste endémique dans de nombreux
autres pays (Angola, Madagascar, République Centrafricaine, Tanzanie, etc.).
L’OMS estime qu’il existe aujourd’hui 2,8
millions de lépreux dans le monde.
En raison du temps d’incubation de l’infection, qui dure
plusieurs années, les porteurs asymptomatiques de Mycobacterium
leprae peuvent transmettre la maladie, ce qui rend son
élimination difficile à l’échelle mondiale.
Le traitement
Le traitement préconisé par l’OMS depuis 1981 permet de
guérir les malades et d’éviter, s’il est administré précocement, les
invalidités. Il s’agit d’une polychimiothérapie (PCT), qui consiste en l’administration de trois antibiotiques (dapsone,
rifampicine et clofazimine). La lèpre paucibacillaire peut être guérie en 6 mois et la lèpre
multibacillaire en 12
mois. De plus, les malades ne sont plus infectieux dès
la première dose de PCT, et leur capacité à transmettre la lèpre est donc
interrompue. Aucune résistance du bacille à la PCT n’a aujourd’hui été
observée, alors que dans les années 60 sa résistance à la dapsone, seul
antilépreux alors disponible, était constatée.