Pourquoi
le régime végétarien n'est pas forcément bon pour la santé ?
Plusieurs études ont montré que le
régime végétarien et le régime méditerranéen préservaient la santé
cardiovasculaire, en excluant la viande rouge et favorisant les fruits, légumes et légumineuses.
Mais si une alimentation végétarienne doit être bien équilibrée pour
éviter les carences, il est d'autant plus primordial de bien choisir les
produits végétaux qui la composent. Au risque d'être également exposé à un
risque pour le cœur et les artères, explique une nouvelle étude de chercheurs de la Harvard
T.H. Chan School of Public Health. Celle-ci affirme en effet que tous les régimes végétariens ne se valent pas si
les aliments choisis sont de mauvaise qualité nutritionnelle.
Les chercheurs ont suivi 200.000 adultes sur deux décennies et ont
constaté que ceux qui avaient adhéré à un régime végétarien riche en aliments
sains, tels que des céréales complètes, des fruits, des légumes, des noix et
des légumineuses, présentaient un risque de maladie cardiaque nettement plus
faible que les personnes dont le régime végétarien incluait des aliments moins
sains, comme des céréales raffinées, des bonbons et des sodas.
La qualité des aliments, l'élément à prendre en compte
De fait, jusqu'ici, les études faisant la comparaison entre une alimentation végétarienne et celle
incluant de la viande traitaient tous les aliments d'origine végétale de façon
égale, même si certains sont de mauvaise qualité et donc associés à un risque
de maladie cardiaque. Pour surmonter cette limite, les chercheurs ont créé
trois versions d'un régime végétarien.
Le premier est un régime global qui a mis l'accent sur la consommation
d'aliments de type végétal et réduit l'apport en viande, sans complètement l'éliminer.
Le deuxième est un régime végétarien qui a mis l'accent sur l'apport d'aliments
de type végétal sains tels que les céréales entières, les fruits et les
légumes. Enfin, le troisième est un régime qui a mis l'accent sur la consommation
de végétaux mais sous forme transformée, comme des céréales raffinées.
Tous les participants atteints de cancer et d'une maladie coronarienne
ont été exclus, tout comme ceux ayant vécu un AVC. Au cours de la période de
suivi, 8631 participants ont développé une maladie coronarienne. Dans l'ensemble,
l'adhésion à un régime végétarien a été associée à un risque moins élevé de
maladie cardiaque. Ce fut particulièrement le cas pour les personnes dont
l'alimentation correspondait le plus au régime numéro deux.
En revanche, un régime végétarien qui a mis l'accent sur
des aliments peu sains (boissons sucrées, grains raffinés, pommes de terre,
bonbons) a provoqué l'effet inverse. "Il est évident qu'il existe une
grande variation dans la qualité nutritionnelle des aliments végétaux, ce qui
rend cruciale la prise en compte de la qualité des aliments dans un régime
végétarien", expliquent les chercheurs.
Faut-il exclure la viande?
Quant au premier type de régime alimentaire, tout est dans la nuance.
Les personnes qui ont suivi une alimentation saine à base de végétaux, même si
elle incluait des aliments d'origine animale, étaient moins susceptibles de
mourir pendant la période de l'étude que celles qui suivaient un régime
alimentaire sans viande, mais peu sain, car comprenant beaucoup d'aliments transformés.
En clair, l'élimination de la viande ne conduit pas nécessairement à un
régime alimentaire plus sain pour le cœur, si ce qu'il reste dans l'assiette
sont les aliments de faibles qualités nutritionnelles. Le tout est donc de
savoir choisir des végétaux de qualité, sous la forme la plus brute possible.
"L'étude est encourageante dans le sens où vous n'avez pas à éliminer complètement la viande de votre
alimentation pour avoir un cœur en bonne santé", concluent les chercheurs.
Sur le sujet des maladies cardiovasculaires, maladies les plus
meurtrières dans le monde, l'Organisation mondiale de la santé indique que
le meilleur moyen de prévenir ce risque repose sur "une consommation
réduite de graisses saturées et trans, et une consommation suffisante d’acides
gras polyinsaturés, de fruits et de légumes et une alimentation plus pauvre en
sel." Sans oublier de combiner une alimentation équilibrée avec la
pratique régulière d'une activité physique.